Annapolis le 20 7bre 1781
Mon général,
Ce que Mr le Cte de Rochambeau vous mande par lettre du quinze sur la disette des farines dans les environs de Williamsburg doit certainement donner de l’inquiétude pour la subsistance de l’armée au moment qu’elle arrivera au point où elle doit opérer, et d’autant plus qu’elle ne porte à sa suite que de quoi la faire vivre pendant cinq ou six jours, tant en farine qu’en biscuit. La rapidité de sa marche et les difficultés des transports sont cause qu’elle n’a pu avoir de plus gros approvisionnements avec elle ; mais par les précautions prises à Philadelphie , à le Tête de l’Elk, à Baltimore, à Alexandrie , même en spéculation à Frederickburg et sur toute le route qui mène à Williamsburg tant pour les achats de farine que pour les transports de celles qui sont déjà achetées, j’espère, Mon Général, qu’elles parviendront à l’armée