MANIFEST

Benoît-Joseph de Tarlé to Antoine-Charles du Houx, baron de Vioménil, 20 Sep 1781

Title:
Benoît-Joseph de Tarlé to Antoine-Charles du Houx, baron de Vioménil, 20 Sep 1781
Creator:
Benoît-Joseph de Tarlé
Recipient:
Antoine-Charles Du Houx, Baron de Vioménil
Date Created:
1781-09-20
Location:
Annapolis, Maryland, USA
Source Identifier:
101

1

Annapolis le 20 7bre 1781

Mon général,

Ce que Mr le Cte de Rochambeau vous mande par lettre du quinze sur la disette des farines dans les environs de Williamsburg doit certainement donner de l’inquiétude pour la subsistance de l’armée au moment qu’elle arrivera au point où elle doit opérer, et d’autant plus qu’elle ne porte à sa suite que de quoi la faire vivre pendant cinq ou six jours, tant en farine qu’en biscuit. La rapidité de sa marche et les difficultés des transports sont cause qu’elle n’a pu avoir de plus gros approvisionnements avec elle ; mais par les précautions prises à Philadelphie , à le Tête de l’Elk, à Baltimore, à Alexandrie , même en spéculation à Frederickburg et sur toute le route qui mène à Williamsburg tant pour les achats de farine que pour les transports de celles qui sont déjà achetées, j’espère, Mon Général, qu’elles parviendront à l’armée


2

peu de jours après son débarquement, ou du moins suffire à ses premiers besoins. D’ailleurs, d’après ce que M. de La Villebrune vous a dit ainsi qu’à moy, l’escadre était approvisionnée en farine pour cinq mois, doit nous tranquiliser parceque nous ne devons pas douter que la Marine ne nous en prête jusqu’à ce qu’il nous en soit arrivé ; cela ne peut tarder longtems et je vous suplie, Mon Général, d’être persuadé que je ferai l’impossible pour que cela soit. Je viens de renouveller à ce sujet mes instances à Messieurs Wadsworth et Carter , afin qu’ils accélèrent par tous les moyens possibles l’arrivée des trois mil barrils de farine commandés à Baltimore, et qu’ils fassent charger sur les voitures vuides de l’armée les trois cents barrils achetés à Alexandrie, celles qu’ils espèrent se procurer de plus dans les environs de cette place et dans les autres lieux où doivent passer ces voitures pour se rendre à Williamsburg. Quant au parti que vous prenez, Mon Général, d'écrire


3

à M. le Cher de La Luzerne pour le prier de demander au Congrès qu’ils invitent les états du Maryland et de la Virginie à seconder nos opérations, cela ne devrait produire qu’un bon efet, mais le passé me fait craindre le contraire, et je pense qu’il faudrait se borner à demander seulement au Congrès de prescrire aux Etats cy-dessus de ne point troubler Mrs Wadsworth et Carter dans les démarches qu’ils feront pour approvisionner l’armée.

Je suis avec un respect infini, Mon Général, Votre très humble et très obéissant serviteur Tarlé


1

Annapolis, 20 september, 1781

My general,

What Mr. le Cte de Rochambeau tells you by letter of the fifteenth
about the shortage of flour in the vicinity of Williamsburg must certainly
give concern for the subsistence of the army when it arrives at the
the place where it must operate, and all the more so since
it carries with it only enough to sustain itself for five or
six days, both in flour and in biscuits. The rapidity of its (the army's) march
and the difficulties of transport are the reason that
the army was unable to carry larger supplies with it; but by the precautions
precautions taken in Philadelphia, Elk's Head,
Baltimore, Alexandria even in speculation at Frederickburg
and all the way to Williamsburg both for
purchases of flour as well as for the transportation of those already
purchased, I hope, my General, that they will reach the army


2

a few days after his landing, or at least suffice for
its first needs. Moreover, according to what
M. de La Villebrune told you and me, the squadron was
supplied with flour for five months, which should put us at ease
because we must not doubt that the Navy will lend us some
until we receive some; this cannot be long in coming
and I beg you, my General, to be persuaded that I will
do everything possible to make sure that this happens. I have just renewed on this subject
to Mrs. Wadsworth and Carter, so that they may accelerate the
expedite by all possible means the arrival of the three thousand
barrels of flour ordered from Baltimore, and to have them loaded
the three hundred barrels purchased at Alexandria on the empty army wagons
in Alexandria, those which they hope to obtain more
in the vicinity of that place, and in the other places through which
where these cars must pass on their way to Williamsburg.
As for the party you are taking, General, to write


3

to M. le Cher de La Luzerne to ask him to ask Congress
that they invite the states of Maryland and Virginia
to support our operations, that should only produce a good effect,
but the past leads me to fear the contrary, and I think we should
confine ourselves to asking Congress only
to direct the above states not to interfere with
Mrs. Wadsworth and Carter in the steps they will take
to supply the army.

I am with infinite respect,
My General,
Your most humble and obedient servant
Tarlé