Annapolis , le 18 7bre 1781
En partant de Baltimore hier matin mon cher général pour aller camper à Spuries [?], et pour continuer ma marche par terre jusqu’à Williamsbourg , je m’étais ménagé par des courses réptées de mes aydes de camp à Annapolis , tous les renseignements qui pouvaient confirmer ou détruire les espérances que m’avait donné le duc de Lauzun de la prochaine arrivée d’un assez grand nombre de transports de l’escadre pour embarquer la totalité des trouppes de notre armée, M. de La Villebrune m’ayant fait scavoir hier au soir à Spuries qu’il était arrivé à Annapolis ]] avec le Romulus, la Gentille, et neuf autres bâtiments qui tous ensemble étaient plus que suffisants pour porter les trouppes et leurs équipages à leur destination, je n’ay pas hezité à changer la direction de ma marche, et à me rendre icy avec l’armée, où elle a bien arrivé ce matin avant dix heures, j’espère qu’elle sera embarquée en totalité ainsi que l’artillerie de campagne, et presque tous les équipages de l’armée dans la journée et que nous appareillerons le 20 dans la matinée, pour nous rendre au point que vous nous avez prescrit. Comme touttes nos voitures iront par terre à Williamsbourg sans