L’Isle de France est arrivée à Boston sans accident et le détachement du Rgt du Bourbonnais nous a déjà rejoint.
Les amiraux Arbuthnot et Graves croisent à la vue de ce port avec onze vaisseaux, et un grand nombre de frégattes, depuis le 21 du mois dernier. Il y sont heureusement arrivés huit jours trop tard. Clinton de son côté embarque sur des bâtiments de transport la plus grande partie de ses trouppes et son artillerie. Suivant ce qu’il dit et ce que nous annonce M. Washington et toutes les nouvelles du pays, ce général et les deux amiraux nous attaqueront incessament icy avec toutes les forces de terre et de mer qu’ils ont en Amérique. Si cela est ce que j’ay peine à croire, nous en serons un peu moins embarassés, que nous l’eussions été il y a huit ou dix jours, le retard nous ayant laissé le tems de reconnaître l’intérieur de cette isle, d’y rassembler les chevaux nécessaires pour traîner notre artillerie, de fortifier l’entrée et l’intérieur du port et d’y embosser l’escadre, de manière à ce qu’elle