Mémoire relatif à l’arrivée de M. le cte de Grace dans l’Amérique septentrionale, et à la situation de l’armée des alliés au camp de Philipsburg .
Comme on doit supposer que M. le cte de Barras n’aura pas perdu un instant depuis le retour de la Concorde pour faire embarquer les trouppes, l’artillerie de siège, les poudres et les autres effets du roy laissés dans les magasins de Providence et de Newport , on doit se flatter que sa réunion à M. de Grace n’éprouvera ny retard ny difficulté, et qu’elle s’opérera suivant toutte apparence avant le 1er 7bre.
Dans cet état des choses et dans l’impossibilité de tenter le siège de New York , vu l’insufisance des moyens que les américains et leurs alliés peuvent réunir pour une attaque de cette importance, je pense qu’il n’y a pas à balancer à porter dans le sud touttes les trouppes françaises aux ordres de M. le cte de Rochambeau pour les réunir dans un point donné à celles que M. le cte de Grace amènera à sa suitte , et à les faire opérer sur le champ et avec la plus grande vigueur conformément au plan déterminé par le général Washington et M. le cte de Rochambeau dans leur conférences particulières, et comme il n’y avait pas un moment à perdre pour remplir ces différents objets et que les français campés à Philipsburg pouvaient se rendre en huit marches sur les points de la Delaware qui leur seraient indiqués, après avoir accompagné l’armée américaine jusqu’à la position qu’il aurait plu au général Washington de choisir. Relativement à cette nouvelle disposition, on proposerait de convenir avec