A Versailles le 15 juillet 1781
Je suis très sensible, Monsieur, à la part que vous voulez bien prendre à la marque de confiance dont il a plu au roy de m’honorer je m’occupe et si mon zèle ainsi que ma peine pouvai[en]t suffire je pourrai y parvenir.
Vous avez été le témoin de la manière dont Mr Destouches a manoeuvré, vous rendez justice à la la conduite qu’il a tenue dans l’occasion ou il a rencontré l’ennemi. Ce qui prouve qu’à la guerre les meilleures manoeuvres ne sont pas toujours couronnées de succès ; il est malheureux en effet que vous n’ayez pas pu pénétrer dans la baye de Chesapeack , il est à croire que si vous aviez pu en écarter l’ennemy, Mr Arnold eut été pris et que les affaires du sud eussent pu changer de face. L’arrivée de M. de Grasse vous présentera une nouvelle chance, je désire qu’elle soit heureuse et ne doute pas de la part que vous aurez au succès de nos armes. J’ai l’honneur d’être, avec l’attachement le plus inviolable, Monsieur, votre très humble et très obeissant serviteur. Castries