Journal de ce qui s’est passé depuis l’arrivée du Corps français au camp de Philippsburg .
Le 15 juillet une petit escadre de 5 voiles remonta la rivière du Nord ou d’ Hudson , pour intercepter la navigation de nos vivres. Elle s’arrêta devant Tarritown , qu’elle commença à canoner à nuit close. Un posste de 12 hommes de Soissonnais commandé par un sergent qui était là pour protéger quelques bateaux conjointement à un détachement de dragons de Scheldon, s’oposa au débarquement qui ne put être effectué. Un bateau chargé de pain eut la maladresse de donner dans l’escadre pendant la nuit et fut enlevé. Cet[te] escadre dont l’amiral était de 16 canons paya pour cette incursion. Nos pièces de 12 et nos obusiers aux ordres de Mr de Neurris et de Verton l’ont fort maltraitée. Le feu a été à bord et 20 hommes se sont jettés à la mer dont un est venu au rivage et nous aprit qu’un de nos obus avait mis le feu au bâtiment et que plus de 20 de nos boulets l’avaient percé. On ne crois pas qu’ils reviennent de sitost chercher du pain frais.
Le 19 le Gal Washington et le comte de Rochambeau firent une reconnaissance, par les Jerseys d’où ils virent à loisir tous les ouvrages de l’ennemi sur Yorck Island . Ils distinguèrent très bien 5 ou 6 petits camps qui les soutiennent faisant face à la rivière du Nord et dont le pluus fort était de deux bataillons.
Le 21 au soir un détachement de 5000 hommes dont 2500 français aux ordres du chevalier de Chatelux mal de camp marcha sur Kingsbridge où les deux corps se déployèrent à la pointe du jour dans une position respectable sur laquelle on a resté 48 heures.