MANIFEST

Journal de ce qui s'est passé depuis l'arrivée du corps françis au camp de Philippsburg

Title:
Journal de ce qui s'est passé depuis l'arrivée du corps françis au camp de Philippsburg
Creator:
Charles-Antoine Du Houx, Baron de Vioménil
Date Created:
1781-07-31
Source Identifier:
160

1

Journal de ce qui s’est passé depuis l’arrivée du Corps français au camp de Philippsburg .

Le 15 juillet une petit escadre de 5 voiles remonta la rivière du Nord ou d’ Hudson , pour intercepter la navigation de nos vivres. Elle s’arrêta devant Tarritown , qu’elle commença à canoner à nuit close. Un posste de 12 hommes de Soissonnais commandé par un sergent qui était là pour protéger quelques bateaux conjointement à un détachement de dragons de Scheldon, s’oposa au débarquement qui ne put être effectué. Un bateau chargé de pain eut la maladresse de donner dans l’escadre pendant la nuit et fut enlevé. Cet[te] escadre dont l’amiral était de 16 canons paya pour cette incursion. Nos pièces de 12 et nos obusiers aux ordres de Mr de Neurris et de Verton l’ont fort maltraitée. Le feu a été à bord et 20 hommes se sont jettés à la mer dont un est venu au rivage et nous aprit qu’un de nos obus avait mis le feu au bâtiment et que plus de 20 de nos boulets l’avaient percé. On ne crois pas qu’ils reviennent de sitost chercher du pain frais.

Le 19 le Gal Washington et le comte de Rochambeau firent une reconnaissance, par les Jerseys d’où ils virent à loisir tous les ouvrages de l’ennemi sur Yorck Island . Ils distinguèrent très bien 5 ou 6 petits camps qui les soutiennent faisant face à la rivière du Nord et dont le pluus fort était de deux bataillons.

Le 21 au soir un détachement de 5000 hommes dont 2500 français aux ordres du chevalier de Chatelux mal de camp marcha sur Kingsbridge où les deux corps se déployèrent à la pointe du jour dans une position respectable sur laquelle on a resté 48 heures.


2

Pendant ce tems là la Légion de Lauzun avec [de[ux ?]] bataillons de grenadiers américaains et français passèrent à droite et à gauche depuis la rivière du Nord jusqu’au Sund aux point de Morisania et de Frogsneck , on replia tous les postes que l’ennemi avait sur le continent, on prit une 20e d’hommes et de chevaux ce qui facilita au Gal Washington et au cte de Rochambeau la reconnaissance qu’ils firent avec leurs ingénieurs respectifs et M. de Beville qui levèrent le plan de tous les ouvrages situés sur l’isle de New Yorck derrière la rivière d’Harlem jusqu’à la pointe de Morisania , et celle de Horsneck dans le Sund .

En arrivant à Morisania le gal Washington poussa une douzaine de dragions qui étaient avec lui sur un reste de réfugiés qui n’avaient pas eu le tems de s’embarquer qui furent tués ou pris. MM de Vauban , Damas , Berthier , Clozen et Lauberdière , aides de camp de M. de Rochambeau se joignirent aux dragons américains, et M. de Damas eut son cheval tué sous lui d’un coup de canon tiré des batteries de l’autre côté de la rivière. C’est le seul effet qu’ait produit un feu assez considérable de canons des forts et des bâtiments de garde des rivières de l’ennemi avec beaucoup de tiraillemens de leurs chasseurs à pied et à cheval qui n’ont pas tué un seul homme dans toutes ces reconnaissances. Le détachement français était composé de regimens de Bourdonnais et Royal Deux-Ponts commandés par M. le Mis de Laval et M de Deux-Ponts, du Bataillon de grenadiers et chasseurs de Boubonnais commandé par le vte de Rochambeau , de celui des grenadiers et chasseurs de Soissonnais commandé par le cte de Charlus et de la Légion de Lauzun .


1

Diary of what happened since the arrival of the French Corps at the
Philisburg camp.

On July 15 a small squadron of 5 sails went up the North
or Hudson River, to intercept the navigation of our supplies. It stopped
in front of Tarritown, which it began to cannonade at night.
A force of 12 men from Soissonnais led by a sergeant
who was there to protect some boats together with a
detachment of Scheldon's dragoons, opposed the landing
which could not be carried out. A boat loaded with bread had the clumsiness
to give into the squadron during the night and was taken away.
taken away. This squadron, whose admiral ship was 16 guns, paid
for this incursion. Our 12-gauge guns and howitzers
under the orders of Mr. de Neurris and Verton treated the ship very badly.
Fire was on board and 20 men threw themselves into the sea of which one
came to the shore and told us that
that one of our shells had set fire to the building and that more than 20 of our cannonballs
had pierced it. We don't think they are coming back any time soon
for fresh bread.

On the 19th Gal Washington and the Count de Rochambeau
made a reconnaissance, by the Jerseys from where they saw at leisure
all the enemy's works on Yorck Island. They
distinguished very well 5 or 6 small camps which support them
facing the North River, and the strongest of which was
two battalions.

On the evening of the 21st a detachment of 5000 men
of which 2500 were French, under the orders of the chevalier de Chatelux, mal de camp,
on Kingsbridge where the two corps were deployed at dawn
in a respectable position on which we stayed 48 hours.


2

During this time there the Legion of Lauzun with [two?] battalions of American and French grenadiers passed to the right and to the left from
the river of the North to the Sund at the points of Morisania
and of Frogsneck, all the posts which the enemy had on the continent were
on the continent, they took about twenty men and horses
which facilitated the reconnaissance of Gal Washington and Cte de Rochambeau
which they made with their respective engineers and M. de Beville
who surveyed all the works located on the island of New Yorck
behind the river of Harlem to the point of Morisania, and that
of Horsneck in the Sund.

On arriving at Morisania the gal Washington pushed a dozen
of dragoons who were with him on a remnant of refugees
who had not had time to embark and were killed or taken. MM de Vauban,
Damas, Berthier, Clozen and Lauberdière, aides de camp
of Rochambeau joined the American dragoons,
and M. de Damas had his horse killed under him
by a cannon shot fired from the batteries on the other side of the river.
This is the only effect produced by a considerable fire
of cannons from the forts and buildings guarding the enemy's rivers
with a lot of shooting from their
hunters on foot and on horseback who did not kill a single man in all
these reconnaissances. The French detachment was composed of
of regiments of Bourdonnais and Royal Deux-Ponts commanded
by M. le Mis de Laval and M. de Deux-Ponts, the Battalion
of grenadiers and chasseurs de Boubonnais commanded by the
de Rochambeau, of the grenadiers and chasseurs of
Soissonnais commanded by the cte de Charlus and the legion of
Lauzun.