MANIFEST

Lettre de M de Veimerange

Title:
Lettre de M de Veimerange
Creator:
Gabriel-Claude Palteau de Veimerange
Recipient:
Antoine-Charles Du Houx, Baron de Vioménil
Date Created:
1781-10-06
Location:
Paris, Ile de France, France
Source Identifier:
137

1

Paris le 6 8bre 1781

Voici encore, mon cher monsieur le Baron un paquet qui m’a été envoyé pour vous, et que j’ai fort à coeur de vous faire parvenir exactement. Mr Rohant qui vous le remettra est un homme que j’envoye à votre armée sur la recommandation p articulière de Sérilly ;il a été attaché à feu son père, et il était secrétaire de votre pauvre ami de Pange au moment de sa mort. Comme il y avait des sujets à remplacer dans la partie des fermages et que le régisseur me demandait un homme en état d’en rédiger les comptes. J’ai profité de l’occasion, pensant ne pouvoir faire un meilleur choix. Mr le Mis de Ségur m’a communiqué une lettre de M. de Rochambeau par laquelle il se plaint qu’on luy envoyat trop d’employés ; mais cela ne s’accorde ni avec ce que m’avais mandé M. Tarlé , ni avec les demandes de


2

Blanchard et du régisseur des hôpitaux. Il est certain que l’on a fait passer en même tems que les deux commissaires Jugardi et [Chéreuil (?)], un grand nombre d’officiers de santé, mais tous ces gens avaient été nommés par Mr le Pce de Montbarrey , et il n’aurait pas été convenable de les réfformer ; d’ailleurs si votre armée fait des mouvements et que l’on soit dans la nécessité de multiplier les établissements, vous n’aurez pas trop de monde. Nous avons à présent la certitude que Mr de Grasse est dans les parages de l’Amérique septentrionale et qu’il pourra y avoir la supériorité ; mais je vois avec peine qu’il ne s’est pas dirigé du côté de New-York , et que par conséquent il ne vous mettra pas à portée d’agir avec succès ; au reste il pourra y revenir. Je


3

Je sens qu’il faudrait chasser les anglais de l’Amérique et pour cela leur enlever New York , je puis vous confirmer que si l’avis de notre ministre avait prévalu au comité vous auriez à présent les moyens de tenter cette importante entreprise, et d’y réussir. On forme à Brest un grand convoi ; il parait destiné pour les Indes orientales ; il devait partir avec celuy qui vous est destiné, mais comme il y a du retard nous vous envoyons 2 500 000 # par une frégatte accompagnée d’une flotte qui vous portera les objets les plus nécessaires ; il parait par une lettre que Mr. de Castries vient d’écrire à Mr. de Ségur que Mr de Grasse s’est proposé de remettre à votre armée environ 1200 m# en espèces qu’il s’est procuré dans les colonies espagnolles ; ce service ne vous sera pas inutille ; j’en écris à Mr de Tarlé .


4

Je viens de recevoir des nouvelles de madame la Baronne de Vioménil , elle m’écrit de Dijon pour me recommander le fils de M. le cte de Dombal pour lequel vous aviez la promesse d’une place à l’école militaire. Il n’a pas été compris dans la nomination de l’année dernière ; je vais faire ce qui dépendra de moi pour qu’il soit plus heureux cette année. Mde la Baronne me marque qu’elle sera de retour à Nancy dans 8 ou 10 jours. J’écris à Blanchard , et je ne luy laisse pas ignorer combien il doit s’attacher à mériter la continuation de votre amitié. A dieu, mon cher monsieur le Baron, j’aspire au moment de vous embrasser et de vous renouveller de vive voix les assurances de tendre et fiddèle attachement que je vous ai voué. V. [(Veimerange) ]


1

Paris, 6th of February 1781

Here again, my dear sir the
Baron a package which was sent to me
for you, and which I have a
great desire to send you in particular.
Mr. Rohant, who will give it to you, is
a man whom I am sending to your
army on the special recommendation of
Sérilly; he was attached to
to his late father, and he was the secretary of
your poor friend de Pange at the time
of his death. As there were
subjects to replace in the part
of the farms and that the steward (régisseur)
asked me for a man in a position
to write the accounts. I took advantage
of the opportunity, thinking that I could not
make a better choice.
Mr. le Mis de Ségur sent me
a letter from M. de Rochambeau in which he complains
that he was sent too many
employees; but this does not
ad upp either with what Mr. Tarlé had told me
nor with the requests of


2

Blanchard and the hospital steward.
It is certain that
at the same time as the two commissioners
Jugardi and [Chéreuil (?)], we have sent
a large number of health officers,
but all these people
had been named by
Mr. le Pce de Montbarrey, and
it would not have been appropriate to reform them;
Moreover, if your army makes
movements and if one is in the
the necessity of multiplying the establishments,
you will not have
too many people.
We now have the certainty
that Mr. de Grasse is in the
vicinity of North America
and that he will be able to have the
superiority there; but I see with pain
that he has not headed towards New York
and that consequently
it will not put you in a position
to act successfully;
besides, he could come back there.


3

I feel that the English should be driven out of
and to do so take New York away from them, I can
confirm that if the opinion of our minister
minister had prevailed in the
committee you would now have the means to
attempt this important enterprise,
and to succeed.
A large convoy is being formed in Brest
it seems to be destined for
the East Indies; it was to leave
with the one destined for you,
but as there is a delay we are sending
you 2 500 000 # by a frigate accompanied
by a fleet
that will bring you the most necessary objects
it appears from a letter that Mr. de Castries
has just written
to Mr. de Ségur that Mr. de Grasse
has proposed to give your army
about 1200 m# in cash
which he has obtained in the
Spanish colonies; this service
will not be useless to you; I am writing about this
to Mr. de Tarlé.


4

I have just received news
from Madame la Baronne de Vioménil,
she writes to me from Dijon to
recommend the son of M. le cte
de Dombal
for whom you had the promise of a place at the
military school. He was not included in
last year's nomination;
I will do what I can to make him
happier this year.
The Baroness tells me that she will be back
in Nancy in eight or ten days.
I am writing to Blanchard, and I am not letting him
ignore how much he must strive to deserve
the continuation of your friendship.
To God, my dear Monsieur
the Baron, I long for the moment
to embrace you and to renew
to you in person
the assurances of tender and faithful
attachment that I have vowed to you.
V. [(Veimerange) ]