Frescati le 2 avril 1781
J’ay reçu, mon cher baron, deux jours avant mon départ de Paris votre lettre qui m’a été remise par M. de Corny , je suis enchanté du bon état de votre santé actuelle, et j’espère qu’elle se soutiendra, et que vous n’éprouverez les atteintes de ce rhumatisme, qui vous a si fort tourmenté, et vous a rendu si malade. Vous ne rendriez pas justice, mon cher baron, si vous n’étiez pas bien persuadé de l’intérêt vif et sincère que je prens à ce qui vous regarde. Nous parlons souvent de vous la marquise de Laval et moi, et c’est pour nous un grand point de tranquilité que de scavoir le mquis de Laval avec vous. Je crois, mon cher baron, que vous êtes tous bien impatientés de l’inaction, où on vous force de rester par le défaut de secours, je ne voye pas qu’on se dispose à vous en envoyer, on ne parle même plus du tout de faire partir la seconde division de troupes, qu’on vous avait promise. Je crains bien que M. de Rochambeau n’ait fait choix dans son fils d’un pauvre négociateur, il me semble qu’il s’y prend assez mal, et je doute fort qu’il n’obtienne rien de ce qu’on l’a chargé de demander. Je crois que tous les secours qu’on veut vous envoyer se bornerons à de l’argent et à quelques recrües pour complèter votre